Vous pensez tout savoir sur la loi d’Ohm ?

Mis à jour le : 24/09/2025 à 11:19

Loi d’Ohm : du macro au micro

Tout a commencé avec une question qui semblait simple : d’où vient vraiment la loi d’Ohm ? La formule U=R⋅I paraît tellement évidente qu’on l’apprend par cœur sans plus y réfléchir. Mais derrière cette apparente simplicité se cache une histoire fascinante…

Pourquoi écrit-on \(U = R \times I\) ? Et surtout, que représentent vraiment \(U\), \(R\) et \(I\) ?

Il y a peu, si on m’avait demandé ce qu’est un courant électrique, j’aurais répondu sans hésiter : « Un flux d’électrons qui traverse un conducteur, mesuré par unité de temps. » Et pour la tension ? « Une simple différence de potentiel entre deux points. » Comme dirait Perceval : c’est pas faux ! Mais ce n’est qu’une illusion, une facette de la « réalité » accessible à mon échelle, celle du monde macroscopique. Aujourd’hui, je comprends qu’au niveau atomique, le phénomène s’inscrit dans les lois fondamentales de la physique, avec une profondeur et une subtilité qui dépassent l’apparence… C’est précisément ce que nous allons analyser ici : comprendre, au cœur même du métal, ce qui se produit réellement lorsque le courant le traverse et comment émerge de tout ceci notre loi d’Ohm !

Ben ça alors ! Ok, du coup j’ai voulu en savoir plus. Je suis parti en exploration : lectures d’articles, plongée dans des documents techniques, échanges sur plusieurs forums spécialisés en physique, sans oublier des heures de vidéos. Au fil de ce parcours, j’ai accumulé une masse d’informations un peu dispersées, J’ai alors entrepris d’en faire une synthèse écrite avec Note++, puis j’ai confié ces notes à l’IA pour qu’elle m’organise tout ça afin de présenter un article sous une forme claire, structurée, agréable à lire.

Et voilà le résultat :

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, j’ai demandé à l’IA de générer un résumé de mon texte et d’en faire un fichier audio. Attention, vous n’y trouverez pas tous les détails explicatifs du texte complet.

🎧 Résumés audio. Pour les plus pressés… ou pour ceux qui considèrent que lire un long article, c’est presque un sport extrême 😉

Le résumé simple et clair en audio 🙂

Un second, plus complet, plus détaillé et technique mais plus difficile à suivre.


C’est l’expression statistique du comportement collectif de milliards de milliards de porteurs de charge (les électrons, dans les métaux). À l’échelle microscopique, un conducteur est constitué d’un réseau d’ions fixes, dans lequel circulent des électrons libres. Lorsqu’un champ électrique est appliqué (par la tension U), les électrons subissent une accélération, mais sont sans cesse ralentis ou déviés par des collisions avec le réseau cristallin du métal (ou avec des impuretés et des défauts). Ce va-et-vient aléatoire conduit à une vitesse moyenne extrêmement faible, appelée vitesse de dérive, de l’ordre du millimètre par seconde seulement, et cela malgré l’agitation thermique énorme des électrons.

Le courant électrique I est une grandeur physique mesurable (donc bien « réelle » dans le sens physique), mais pas une entité matérielle comme un électron.

Mais qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Eh bien, à notre échelle, celle de nos yeux, de nos oscilloscopes ou de nos multimètres nous ne mesurons, nous n’observons que la somme collective (la moyenne statistique) de tous ces phénomènes.


Aide-mémoire des symboles (physique & stats)

Symb. Nom Domaine Définition Exemple / Unité
σ sigma Stats / Physique Écart-type, contrainte, conductivité… σ=3.2 • σ en Pa ou S·m⁻¹
τ tau Physique Constante de temps, couple mécanique τ=RC (s) • τ en N·m
ρ rhô Physique Masse volumique, résistivité ρ=1000 kg·m⁻³ • Ω·m
proportionnel Maths Relation proportionnelle F ∝ a
j⃗ densité de courant Électromag. Courant par surface A·m⁻²
μ mu EM / Stats Perméabilité, frottement, moyenne μ₀=4π·10⁻⁷ H·m⁻¹
n n Maths / Physique Entier, densité, indice réfraction n=10³ cm⁻³ • n≈1.5

Introduction : la double face d’une loi fondamentale

La loi d’ohm, formulée par la relation simple et élégante \(U = R \cdot I\), constitue l’une des pierres angulaires de l’électrocinétique et de l’ingénierie électrique. Sa puissance prédictive et sa facilité d’application en font un outil indispensable pour l’analyse et la conception de circuits électriques, des plus simples aux plus complexes. Cependant, cette apparente simplicité masque une réalité physique d’une richesse et d’une complexité extraordinaires. La loi d’ohm est une loi macroscopique, décrivant le comportement global d’un composant, mais ce comportement est le résultat agrégé des interactions de milliards de milliards de porteurs de charge, typiquement des électrons, au sein de la structure atomique du matériau.

Cette analyse se heurte à un paradoxe fondamental. À l’échelle microscopique, un conducteur métallique est le théâtre d’un chaos incessant. Ses électrons de conduction, formant ce qu’on appelle un « gaz d’électrons », sont animés d’une agitation thermique désordonnée à des vitesses prodigieuses, de l’ordre de \(10^6\) m/s (3 600 000 km/h ou 1000 km/s !). Pourtant, le courant électrique responsable des phénomènes que nous observons est le produit d’un mouvement d’ensemble, une « dérive » collective de ces mêmes électrons, dont la vitesse moyenne est extraordinairement faible, souvent de l’ordre de \(10^{-4}\) m/s (0,00036 km/h), soit à peine quelques centimètres par heure.

La problématique centrale est donc celle de l’émergence : comment l’ordre prédictible et la relation de proportionnalité linéaire de la loi d’ohm macroscopique émergent-ils du comportement statistique et fondamentalement chaotique de ces porteurs de charge à l’échelle atomique ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de plonger au cœur de la matière et de construire un pont conceptuel et mathématique entre deux mondes : celui des grandeurs mesurables à notre échelle (tension, courant) et celui des interactions fondamentales (champ électrique, forces, collisions).

Déconstruire la loi d’ohm pour en révéler les fondements. Nous commencerons par définir rigoureusement ses deux formulations, macroscopique et microscopique, afin d’établir le cadre de notre analyse. Ensuite, nous explorerons le modèle de Drude, une théorie classique mais remarquablement efficace, qui nous fournira le cadre physique pour comprendre la dynamique des électrons dans un métal. À partir de ce modèle, nous dériverons les grandeurs microscopiques clés comme la vitesse de dérive et la conductivité. L’étape culminante de notre analyse sera la synthèse mathématique qui démontre comment la loi macroscopique \(U = R \cdot I\) est une conséquence directe et inévitable de la loi microscopique \(\vec{j} = \sigma \vec{E}\). Enfin, pour offrir une perspective complète, nous examinerons les limites de ce modèle et explorerons le comportement des matériaux dits « non ohmiques », où cette belle simplicité s’effondre, nous révélant par contraste les conditions précises de validité de la loi d’ohm.

Partie 1 : la loi d’ohm : une perspective à deux échelles

Pour comprendre comment la loi d’ohm relie les mondes microscopique et macroscopique, il est impératif de commencer par une définition claire et distincte de ses formulations à chaque échelle. Bien qu’elles décrivent le même phénomène de conduction électrique, elles opèrent avec des grandeurs et des perspectives conceptuelles radicalement différentes.

1.1. Formulation macroscopique : la relation empirique \(U = R \cdot I\)

la loi d’ohm, telle qu’elle est enseignée et utilisée dans la grande majorité des contextes pratiques, est une loi macroscopique qui lie trois grandeurs globales, mesurables aux bornes d’un composant électrique.

  • La tension ou différence de potentiel (\(U\)) : exprimée en volts (V), elle représente la différence d’énergie potentielle électrique par unité de charge entre deux points d’un circuit. C’est la « pression » qui pousse les charges à se déplacer.
  • L’intensité du courant (\(I\)) : exprimée en ampères (A), elle quantifie le débit de charge électrique, c’est-à-dire la quantité de charge qui traverse une section donnée du conducteur par unité de temps.
  • La résistance (\(R\)) : exprimée en ohms (\(\Omega\)), elle caractérise l’opposition du composant au passage du courant. C’est une mesure de la « difficulté » que rencontrent les charges à traverser le dipôle.

La loi d’ohm s’énonce alors par la célèbre équation \(U = R \cdot I\). Il est crucial de comprendre que cette relation est, à l’origine, une observation empirique. Georg Ohm a découvert expérimentalement que pour une large classe de matériaux, notamment les métaux maintenus à température constante, la tension aux bornes d’un conducteur est directement proportionnelle à l’intensité du courant qui le traverse. La caractéristique \(U = f(I)\) de ces conducteurs, dits « ohmiques », est une droite passant par l’origine, dont la pente est précisément la résistance \(R\). La résistance \(R\) est donc une propriété du composant dans son ensemble ; elle dépend non seulement du matériau dont il est fait, mais aussi de ses dimensions physiques (longueur, section).

1.2. Formulation microscopique : la relation locale \(\vec{j} = \sigma \cdot \vec{E}\)

Pour sonder les origines de la résistance, il faut changer d’échelle et examiner ce qui se passe en un point infinitésimal à l’intérieur du matériau. À ce niveau, la conduction est décrite par une relation vectorielle locale, souvent considérée comme plus fondamentale.

  • Le champ électrique (\(\vec{E}\)) : exprimé en volts par mètre (V/m), c’est un champ de vecteurs qui décrit la force électrique qui s’exercerait sur une charge unité en chaque point de l’espace. C’est la cause première du mouvement des charges dans le conducteur.
  • La densité de courant (\(\vec{j}\)) : exprimée en ampères par mètre carré (A/m²), c’est un champ de vecteurs qui décrit l’intensité et la direction du flux de charge en chaque point. Sa magnitude représente le courant par unité de surface perpendiculaire au flux.

La loi d’ohm locale (ou microscopique) stipule qu’en tout point d’un matériau ohmique, le vecteur densité de courant est directement proportionnel au vecteur champ électrique : \(\vec{j} = \sigma \vec{E}\). Le coefficient de proportionnalité, \(\sigma\), est la conductivité électrique du matériau (en siemens par mètre, S/m). Son inverse, \(\rho = 1/\sigma\), est la résistivité électrique (en ohm-mètres, \(\Omega \cdot\)m). Contrairement à la résistance \(R\), la conductivité \(\sigma\) et la résistivité \(\rho\) sont des propriétés intrinsèques du matériau, indépendantes de sa forme ou de sa taille. Elles ne dépendent que de la nature atomique du matériau et de son état physique (notamment la température).


Exemple concret de calcul dans la pratique (fabrication OM) :

Exemple pratique calculé par mes soins.

 Échelle microscopique (cause) Échelle macroscopique (conséquence)
 Un champ électrique E est appliqué. Une tension U est appliquée aux bornes.
 La force de Coulomb accélère les électrons.
 Les collisions avec le réseau freinent les électrons. Le matériau présente une résistivité ρ.
 Il en résulte une vitesse de dérive vd constante. Un courant I stable circule.
 La relation est j = σ · E. La relation est U = R · I.

N'oubliez pas U=RI est une "illusion" ou plutôt une conséquence mesurable, utilisable à notre échelle, la réalité dans le fil c'est bien  j = σ · E qui est à la manœuvre 😉

Calcul dans un fil de cuivre

Prenons un fil de cuivre de 10 mètres, avec une section de 1,5 mm². On souhaite y faire passer un courant de 5 Ampères (A). Quelle tension est nécessaire ?

Le monde des électrons

1. Densité d'électrons (n) : Dans le cuivre, on compte environ n = 8,5 x 1028 électrons libres par mètre cube.

2. Vitesse de dérive (vd) : À l'aide de la formule I = n·e·S·vd, on calcule la vitesse moyenne des électrons :
vd = 5 / ( (8,5 x 1028) · (1,6 x 10-19) · (1,5 x 10-6) ≈ 0,245 mm/s.
C'est une vitesse incroyablement lente !

3. Champ électrique (E) : Pour obtenir cette vitesse, il faut un champ E = ρ · j, où j = I/S. La résistivité du cuivre est ρ ≈ 1,68 x 10⁻⁸ Ω·m.
E = (1,68 x 10⁻⁸) · (5 / 1,5 x 10⁻⁶) ≈ 0,056 V/m.

Mes mesures

4. Résistance du fil (R) : On utilise R = ρ · L/S.
R = (1,68 x 10⁻⁸) · (10 / 1,5 x 10⁻⁶) ≈ 0,112 Ω.

5. Tension aux bornes (U) : On applique enfin la loi d'Ohm : U = R · I.
U = 0,112 Ω · 5 A = 0,56 Volts.

Conclusion

Pour faire passer 5 A dans notre fil, il faut une tension de 0,56 V. Cette tension crée un champ électrique infime qui pousse des milliards d'électrons à une vitesse d'escargot. La résistance de 0,112 Ω est simplement la manifestation globale de l'innombrable quantité de collisions que subissent ces électrons sur leur parcours de 10 mètres. La loi U = R·I est bien la formidable simplification de cette réalité microscopique.


Tableau comparatif et distinction fondamentale

La distinction entre ces deux formulations est au cœur de notre analyse. La loi macroscopique est une relation intégrée qui s’applique à un objet fini, où la résistance \(R\) mélange les effets de la nature du matériau et de sa géométrie. La loi microscopique est une relation différentielle, locale, qui décrit la réponse fondamentale du matériau lui-même à une sollicitation électrique. Le passage de l’une à l’autre est un exercice d’intégration qui révèle comment la géométrie du conducteur module la propriété intrinsèque de résistivité pour donner naissance à la résistance globale. Le tableau suivant synthétise cette dualité conceptuelle.

Tableau 1 : comparaison des échelles de la loi d’ohm

Caractéristique Échelle macroscopique (conducteur entier) Échelle microscopique (en un point du matériau)
Loi fondamentale \(U = R \cdot I\) \(\vec{j} = \sigma \cdot \vec{E}\)
Grandeurs clés Tension (\(U\), en volts), courant (\(I\), en ampères) Champ électrique (\(\vec{E}\), en V/m), densité de courant (\(\vec{j}\), en A/m²)
Paramètre matériau Résistance (\(R\)) en ohms (\(\Omega\)) – propriété du composant Conductivité (\(\sigma\)) en S/m ou résistivité (\(\rho\)) en \(\Omega \cdot\)m – propriété intrinsèque du matériau
Nature de la relation Globale, intégrée, empirique Locale, différentielle, fondamentale

La question centrale est désormais posée : comment la relation fondamentale \(\vec{j} = \sigma \vec{E}\) peut-elle être démontrée à partir des premiers principes de la dynamique des électrons, et comment, une fois établie, permet-elle de dériver la relation empirique \(U = R \cdot I\) ? La réponse se trouve dans le modèle de Drude.

Partie 2 : le modèle de Drude : au cœur de la conduction métallique

Pour comprendre l’origine de la loi d’ohm microscopique, il faut un modèle physique décrivant le comportement des porteurs de charge au sein d’un conducteur. Proposé par Paul Drude en 1900, seulement trois ans après la découverte de l’électron, le modèle de Drude est une théorie classique qui, malgré ses simplifications, offre une intuition physique remarquablement juste de la conduction métallique et permet de dériver la loi d’ohm.

2.1. Le gaz d’électrons libres et le réseau cristallin

Le modèle de Drude repose sur un ensemble d’hypothèses simples mais puissantes pour décrire la structure d’un métal :

  • Le gaz d’électrons : un métal est modélisé comme un réseau fixe d’ions positifs (les atomes ayant perdu un ou plusieurs électrons de valence) baignant dans un « gaz » d’électrons de conduction. Ces électrons, détachés de leurs atomes parents, sont libres de se déplacer dans tout le volume du cristal. La densité de ces électrons libres, notée \(n\) (en électrons/m³), est très élevée dans les métaux.
  • Approximation des électrons libres et indépendants : le modèle néglige les interactions électrostatiques entre les électrons eux-mêmes, ainsi que l’attraction des électrons par les ions du réseau, sauf durant les instants de « collision ». Entre deux collisions, un électron est considéré comme une particule libre, ne subissant que l’effet d’éventuels champs électriques ou magnétiques externes.
  • La nature des collisions : le mouvement des électrons est constamment interrompu par des collisions. Drude supposait que ces collisions se produisaient avec les ions fixes du réseau. Une vision plus moderne, mais conceptuellement équivalente dans ce cadre, est que les collisions se produisent avec les imperfections du réseau et les vibrations thermiques de celui-ci (les phonons). Ces collisions sont supposées être des événements instantanés et aléatoires.
  • Relaxation statistique : après une collision, un électron est supposé « oublier » sa vitesse antérieure. Sa nouvelle vitesse est aléatoire, avec une direction et une magnitude déterminées par l’équilibre thermique local. En l’absence de champ électrique, la vitesse moyenne des électrons après collision est nulle.

2.2. La dynamique de l’électron : entre accélération et collisions

Le modèle de Drude analyse la dynamique d’un électron moyen en considérant l’équilibre entre deux forces opposées : une force motrice due au champ électrique et une force de freinage due aux collisions.

Champ électrique E : 0

Température T : 300

Nombre de collisions : 0

Vitesse de dérive : 0

Les électrons, représentés en bleu, se déplacent de manière aléatoire sous l’effet de leur agitation thermique. Lorsqu’un champ électrique (non montré ici) est appliqué, il exerce une force qui tend à les accélérer. Ce champ ne supprime pas le caractère désordonné du mouvement, mais induit une vitesse moyenne non nulle, appelée vitesse de dérive, qui traduit le déplacement collectif des électrons. Les collisions avec les ions, figurés en gris, limitent cette dérive. C'est ce qui donne naissance à un courant moyen. Lorsqu’ils sont percutés, les ions se mettent à vibrer, illustrant ainsi l’effet Joule, c’est-à-dire la dissipation d’énergie sous forme de chaleur. Dans l’animation, pour des raisons pédagogiques et afin de simplifier les calculs, le champ électrique, la fréquence des collisions et la vitesse de dérive sont fixés à des valeurs constantes. En réalité, la vitesse de dérive est extrêmement faible ; l’animation exagère donc les déplacements afin de rendre le phénomène visible. Elle n’a pas vocation à reproduire fidèlement l’échelle temporelle ou spatiale, mais à illustrer l’influence du champ et des collisions.


La force motrice (force de Coulomb)

Lorsqu’un champ électrique externe \(\vec{E}\) est appliqué au conducteur (par exemple, en connectant ses extrémités à une pile), chaque électron libre, de charge \(q = -e\) (où \(e\) est la charge élémentaire), subit une force électrostatique (ou force de Coulomb) constante, donnée par :
\[ \vec{F}_{elec} = q\vec{E} = -e\vec{E} \]
Selon la deuxième loi de Newton, si cette force était la seule à agir, l’électron subirait une accélération constante \(\vec{a} = \vec{F}_{elec} / m_e\) (où \(m_e\) est la masse de l’électron) et sa vitesse augmenterait indéfiniment. Ceci est en contradiction évidente avec l’observation d’un courant stable et constant pour une tension constante.

Pour rappel : me = 9,1093837015 × 10-31 kg (au repos)

Le mécanisme de freinage (collisions)

C’est ici que les collisions jouent leur rôle fondamental. Chaque collision réinitialise le gain de vitesse que l’électron a acquis sous l’effet du champ électrique. Le mouvement d’un électron est donc une succession de courtes phases d’accélération entrecoupées de collisions qui le freinent et réorientent sa trajectoire de manière aléatoire.

Plutôt que de modéliser chaque collision discrète, le modèle de Drude adopte une approche statistique et phénoménologique. Il représente l’effet net de ces innombrables collisions par une force de freinage ou de frottement visqueux moyenne, qui s’oppose au mouvement d’ensemble des électrons. Cette force est supposée être proportionnelle à la vitesse moyenne du gaz d’électrons, \(\vec{v}\). On peut l’écrire sous la forme :
\[ \vec{F}_{drag} = – \frac{m_e}{\tau} \vec{v} \]
le paramètre \(\tau\) est une grandeur statistique cruciale : c’est le temps de relaxation ou temps libre moyen entre les collisions. Il représente la durée moyenne pendant laquelle un électron est accéléré par le champ électrique avant d’être stoppé net par une collision. Cette force de frottement n’est pas une force fondamentale de la nature, mais un artifice de modélisation extraordinairement puissant. Il capture l’effet statistique moyen de milliards d’événements stochastiques (les collisions) par une seule expression déterministe. La proportionnalité à la vitesse \(\vec{v}\) est intuitive : plus le mouvement d’ensemble des électrons est rapide, plus la quantité de mouvement dirigée perdue à chaque collision aléatoire est importante, et donc plus l’effet de freinage moyen est grand.

L’équation fondamentale du mouvement pour un électron moyen dans le modèle de Drude, combinant l’accélération et le freinage, devient donc une équation différentielle :
\[ m_e \frac{d\vec{v}}{dt} = \vec{F}_{elec} + \vec{F}_{drag} = -e\vec{E} – \frac{m_e}{\tau} \vec{v} \]
Cette équation contient toute la physique nécessaire pour dériver la loi d’ohm à partir des premiers principes de la mécanique classique.

Partie 3 : des phénomènes microscopiques aux grandeurs caractéristiques

L’équation du mouvement établie par le modèle de Drude permet de dériver les grandeurs clés qui caractérisent la conduction à l’échelle microscopique : la vitesse de dérive, la mobilité, et finalement, la conductivité du matériau.

3.1. L’équilibre dynamique : vitesse de dérive (\(v_d\)) et mobilité (\(\mu\))

Lorsque le champ électrique \(\vec{E}\) est appliqué, les électrons commencent à accélérer. Cependant, la force de freinage \(\vec{F}_{drag}\) augmente avec leur vitesse. Très rapidement (en quelques \(\tau\), soit de l’ordre de \(10^{-14}\) s dans les métaux), un régime permanent est atteint. Dans ce régime, la force d’accélération due au champ électrique est exactement compensée par la force de freinage moyenne due aux collisions. L’accélération nette du gaz d’électrons devient nulle (\(d\vec{v}/dt = 0\)), et les électrons se déplacent alors à une vitesse moyenne constante, appelée la vitesse de dérive, notée \(\vec{v}_d\).

Cet équilibre dynamique se traduit par l’équation :
\[ \vec{F}_{elec} + \vec{F}_{drag} = 0 \]
\[ -e\vec{E} – \frac{m_e}{\tau} \vec{v}_d = 0 \]
En résolvant pour \(\vec{v}_d\), on obtient une expression fondamentale pour la vitesse de dérive :
\[ \vec{v}_d = – \left( \frac{e\tau}{m_e} \right) \vec{E} \]
Ce résultat est capital. Il montre que la vitesse moyenne du flux d’électrons n’est pas proportionnelle au temps (comme ce serait le cas pour une accélération continue), mais est directement proportionnelle au champ électrique appliqué. Le signe négatif indique que les électrons (charge négative) dérivent dans la direction opposée au champ électrique.

Le terme entre parenthèses, \((e\tau / m_e)\), regroupe des constantes fondamentales (\(e, m_e\)) et une propriété du matériau (\(\tau\)). On définit cette quantité comme la mobilité des porteurs de charge, notée \(\mu\) :
\[ \mu = \frac{e\tau}{m_e} \]
la mobilité, exprimée en m²/(V·s), est une mesure de la facilité avec laquelle les porteurs de charge se déplacent dans le matériau sous l’influence d’un champ électrique. Une mobilité élevée signifie que pour un champ donné, les porteurs atteignent une vitesse de dérive élevée, soit parce que le temps entre les collisions (\(\tau\)) est long, soit parce que leur masse effective est faible. La relation entre la vitesse de dérive et le champ électrique se simplifie alors élégamment :
\[ \vec{v}_d = -\mu\vec{E} \]

3.2. L’émergence de la conductivité (\(\sigma\)) et de la résistivité (\(\rho\))

La dernière étape consiste à relier ce mouvement microscopique des charges à la grandeur macroscopiquement pertinente qu’est la densité de courant \(\vec{j}\).

La densité de courant est définie comme le produit de la densité de porteurs de charge (\(n\)), de la charge de chaque porteur (\(q\)), et de leur vitesse de dérive moyenne (\(\vec{v}_d\)) :
\[ \vec{j} = nq\vec{v}_d \]
Pour les électrons dans un métal, \(q = -e\), donc :
\[ \vec{j} = n(-e)\vec{v}_d \]
Nous pouvons maintenant substituer l’expression de la vitesse de dérive que nous venons de dériver (\(\vec{v}_d = – (e\tau / m_e) \vec{E}\)) dans cette équation :
\[ \vec{j} = n(-e) \left[ – \left( \frac{e\tau}{m_e} \right) \vec{E} \right] \]
\[ \vec{j} = \left( \frac{ne^2\tau}{m_e} \right) \vec{E} \]
Cette équation, dérivée des premiers principes du modèle de Drude, a exactement la forme de la loi d’ohm microscopique, \(\vec{j} = \sigma\vec{E}\). Par une simple identification terme à terme, nous obtenons une expression théorique pour la conductivité électrique en fonction des paramètres microscopiques fondamentaux du matériau :
\[ \sigma = \frac{ne^2\tau}{m_e} \]
la résistivité, étant l’inverse de la conductivité, est donc :
\[ \rho = \frac{1}{\sigma} = \frac{m_e}{ne^2\tau} \]
Cette dernière équation est l’un des résultats les plus profonds du modèle de Drude. Elle offre une intuition physique puissante sur l’origine de la résistance électrique. La résistivité d’un matériau est la manifestation directe des obstacles rencontrés par les électrons. Elle est :

  • Inversement proportionnelle à la densité de porteurs (\(n\)) : moins il y a de porteurs de charge disponibles (comme dans un isolant), plus la résistivité est élevée.
  • Inversement proportionnelle au carré de la charge (\(e^2\)) : la force motrice dépend de la charge, et le courant dépend à la fois de la charge et de la vitesse qu’elle induit.
  • Inversement proportionnelle au temps de relaxation (\(\tau\)) : c’est le facteur le plus important. Plus les collisions sont fréquentes (donc \(\tau\) est petit), plus le mouvement des électrons est entravé, et plus la résistivité est grande. C’est ce terme qui explique principalement la dépendance de la résistivité à la température : une augmentation de la température accroît l’agitation thermique des ions du réseau, ce qui augmente la probabilité de collision pour un électron, diminue \(\tau\), et donc augmente la résistivité \(\rho\).

Nous avons ainsi démontré comment la loi d’ohm microscopique émerge naturellement de la dynamique d’un gaz d’électrons soumis à une force électrique et à un freinage par collisions.

Partie 4 : synthèse : la dérivation de la loi d’ohm macroscopique

Nous avons maintenant établi tous les éléments nécessaires pour construire le pont entre les deux échelles. La tâche consiste à intégrer la loi locale et microscopique \(\vec{j} = \sigma\vec{E}\) sur la géométrie d’un conducteur fini pour retrouver la loi globale et macroscopique \(U = R \cdot I\). Pour ce faire, considérons le cas simple mais fondamental d’un fil conducteur homogène, de section transversale constante \(A\) et de longueur \(L\).

4.1. Du mouvement des charges (\(v_d\)) au courant total (\(I\))

le courant total \(I\) qui traverse le fil est le flux du vecteur densité de courant \(\vec{j}\) à travers la section \(A\) du fil. Si l’on suppose que la densité de courant est uniforme sur toute la section et que le vecteur \(\vec{j}\) est parallèle à l’axe du fil (ce qui est une excellente approximation pour un fil droit), l’intégrale de flux se simplifie en un simple produit :
\[ I = \iint_A \vec{j} \cdot d\vec{A} = jA \]
où \(j\) est la magnitude de la densité de courant.

🔊 Prononciation (ça ne mange pas de pain 🙂 )

I est égal à l’intégrale double sur la surface A du produit scalaire du vecteur j par le vecteur surface élémentaire dA, égal à j fois A

On peut donc exprimer la magnitude de la densité de courant en fonction du courant total :
\[ j = I/A \]

🧾 Explication simple :

A

j⃗
j⃗

I = ∬A j⃗ ⋅ dA⃗

Note explicative :

  • Surface A : le rectangle bleu représente la surface traversée par le courant électrique.
  • Vecteurs j⃗ : les traits rouges représentent la densité de courant (A/m²).
  • Sens du flux : les vecteurs montrent la direction du courant à travers la surface.
  • Courant total I : la formule indique que le courant total est l’intégrale du produit scalaire entre la densité de courant et l’élément de surface : I = ∬A j⃗ ⋅ dA⃗.
  • Explication simple : chaque vecteur « pousse » un petit courant à travers A, et la somme de tous ces flux donne le courant total qui se calcule avec l’équation ci-dessus.

 Analogie : Si tu as une piscine et que tu veux savoir combien d’eau passe à travers un filet placé dedans :

  • j = combien de litres passent par mètre carré du filet.
  • A = la taille totale du filet.
  • I = le débit total d’eau qui traverse le filet.

Autrement dit, le courant I correspond à la somme de tous les petits flux de courant à travers la surface A : la densité de courant, notée J, multipliée par chaque élément de surface, puis intégrée, appliquée, sur toute la surface. Cette image du flux à travers une surface rend le concept beaucoup plus intuitif, à mon avis.

4.2. Du champ électrique (\(\vec{E}\)) à la différence de potentiel (\(U\))

De même, la différence de potentiel (ou tension) \(U\) entre les deux extrémités du fil est définie comme l’intégrale de circulation du champ électrique \(\vec{E}\) le long du fil. Si l’on suppose que le champ électrique est uniforme à l’intérieur du conducteur et dirigé le long de son axe, l’intégrale se simplifie également en un produit :
\[ U = -\int_0^L \vec{E} \cdot d\vec{l} = EL \]
où \(E\) est la magnitude du champ électrique. On peut donc exprimer la magnitude du champ électrique en fonction de la tension totale :
\[ E = U/L \]

4.3. L’établissement final : de \(j = \sigma E\)  à  \(U = RI\)

Le moment de la synthèse est arrivé. Nous partons de la loi d’ohm microscopique, exprimée en termes de résistivité \(\rho = 1/\sigma\), et nous y substituons les relations macroscopiques que nous venons d’établir. La dérivation se déroule comme suit :

  • Loi d’ohm microscopique (en magnitude) : \(E = \rho j\)
  • Substitution des expressions macroscopiques : nous remplaçons \(E\) par \(U/L\) et \(j\) par \(I/A\) : \[ \frac{U}{L} = \rho \left( \frac{I}{A} \right) \]
  • Réarrangement pour isoler la tension \(U\) : en multipliant les deux côtés par \(L\), nous obtenons une relation entre les grandeurs macroscopiques \(U\) et \(I\) : \[ U = \left( \frac{\rho L}{A} \right) I \]
  • Identification avec la loi d’ohm macroscopique : cette équation a précisément la forme de la loi d’ohm macroscopique, \(U = R \cdot I\).

En comparant les deux expressions, nous pouvons identifier sans ambiguïté le terme de résistance macroscopique \(R\) :
\[ R = \rho \frac{L}{A} \]
Cette formule, souvent présentée comme une simple recette de calcul, est en réalité le résultat profond de l’intégration des phénomènes microscopiques sur la géométrie du conducteur.

Cette dérivation finale révèle la nature véritable de la résistance. La résistance \(R\) que l’on mesure dans un circuit n’est pas une propriété fondamentale de la matière. C’est une propriété émergente d’un objet spécifique. Elle est le produit de deux facteurs distincts :

  • Une propriété intrinsèque du matériau, la résistivité \(\rho\), qui est déterminée par la physique à l’échelle atomique (densité de porteurs \(n\), temps de relaxation \(\tau\)).
  • Des propriétés extrinsèques de l’objet, sa géométrie (longueur \(L\), section \(A\)).

La résistance \(R\) est donc une grandeur « conflationnelle » qui fusionne la physique fondamentale du matériau et la forme macroscopique de l’objet. C’est ce passage de la propriété locale (\(\rho\)) à la propriété globale (\(R\)) qui constitue le pont entre les deux mondes et qui explique comment un fil de cuivre long et fin (grand \(L\), petit \(A\)) peut avoir une résistance beaucoup plus élevée qu’un court et épais barreau du même cuivre (même \(\rho\)).

Partie 5 : au-delà du modèle idéal : limites et perspectives

Le modèle de Drude et la loi d’ohm, bien que puissants, ne sont pas universels et ont des limites ! La loi d’Ohm échoue parfois car certains matériaux dans certaines conditions ne s’y conforment pas.

5.1. Les insuffisances du modèle classique de Drude

Bien qu’il réussisse brillamment à dériver la forme de la loi d’ohm et à fournir une intuition physique correcte de la résistivité, le modèle de Drude, en tant que théorie purement classique, présente des échecs prédictifs notables.

  • La chaleur spécifique des métaux : l’un des échecs les plus célèbres du modèle de Drude concerne sa prédiction de la contribution des électrons à la chaleur spécifique des métaux. En traitant les électrons comme un gaz parfait classique, le modèle prédit une contribution bien trop importante, environ 100 fois supérieure à celle mesurée expérimentalement. Cet écart flagrant a été une énigme majeure de la physique du début du XXe siècle. La solution n’est venue qu’avec l’application de la mécanique quantique et de la statistique de Fermi-Dirac par Arnold Sommerfeld. Le modèle de Sommerfeld, qui remplace le gaz classique par un « gaz de Fermi » quantique, explique pourquoi seule une infime fraction des électrons (ceux proches de l’énergie de Fermi) peut absorber de l’énergie thermique, résolvant ainsi le problème de la chaleur spécifique.
  • Autres phénomènes : le modèle de Drude peine également à expliquer quantitativement l’effet Hall pour certains métaux (où il prédit un signe incorrect pour les porteurs de charge) et est fondamentalement incapable de rendre compte de phénomènes purement quantiques comme la supraconductivité (où la résistance tombe brutalement à zéro en dessous d’une température critique) ou des variations de conductivité à très hautes fréquences (optiques).

Malgré ces limites, la structure de base du résultat de Drude pour la conductivité (\(\sigma \propto n\tau\)) reste étonnamment robuste, même dans des traitements quantiques plus sophistiqués, ce qui témoigne de la justesse de son intuition physique fondamentale.

5.2. Le comportement des matériaux non ohmiques

La loi d’ohm n’est pas une loi universelle de la nature, mais plutôt une approximation très précise pour une classe de matériaux (les conducteurs ohmiques) dans des conditions spécifiques (typiquement, à température constante et pour des champs électriques modérés). De nombreux matériaux et composants électroniques présentent un comportement non ohmique, où la relation entre la tension et le courant est non linéaire.

  • Semi-conducteurs (diodes, transistors) : dans un semi-conducteur, la conductivité dépend de manière cruciale du nombre de porteurs de charge (électrons et « trous »). Contrairement à un métal, ce nombre de porteurs, \(n\), n’est pas constant. Il peut être modifié de plusieurs ordres de grandeur par la tension appliquée (effet de champ), la température ou l’exposition à la lumière. Une diode à jonction p-n, par exemple, a une caractéristique courant-tension exponentielle : elle ne laisse passer le courant que dans un sens et sa « résistance » (\(U/I\)) varie énormément avec la tension.
  • Thermistances : ce sont des composants dont la résistivité est conçue pour être extrêmement sensible à la température. Lorsqu’un courant les traverse, l’effet Joule (\(P = RI^2\)) les échauffe. Cette augmentation de température modifie leur agitation thermique, ce qui change radicalement le temps de relaxation \(\tau\) et donc leur résistivité \(\rho\). La résistance du composant dépend alors du courant qui le traverse, créant une relation U-I fortement non linéaire.
  • Filaments de lampe à incandescence : un exemple quotidien de comportement non ohmique est le filament d’une ampoule. À froid, sa résistance est faible. Mais lorsqu’il est parcouru par un courant, sa température s’élève à des milliers de degrés, ce qui augmente considérablement les vibrations du réseau, diminue \(\tau\), et donc augmente sa résistance de plus d’un ordre de grandeur.
  • Gaz et plasmas : la conduction dans un gaz (comme dans un tube néon) implique des processus d’ionisation complexes. En dessous d’une certaine tension de claquage, le gaz est un isolant. Au-delà, il devient conducteur, mais la relation entre \(U\) et \(I\) est très loin d’être linéaire.

Le principe unificateur qui permet de comprendre tous ces comportements, ohmiques comme non ohmiques, réside dans les fondements microscopiques de la conductivité, \(\sigma = ne^2\tau/m_e\). La loi d’ohm est valide si, et seulement si, les paramètres microscopiques \(n\) (densité de porteurs) et \(\tau\) (temps de relaxation) peuvent être considérés comme constants et indépendants du champ électrique \(\vec{E}\) appliqué. Dans les métaux à température constante, c’est une excellente approximation. Dans les matériaux non ohmiques, cette condition fondamentale est violée : le champ électrique ou ses conséquences (comme l’échauffement) sont suffisamment importants pour altérer les propriétés microscopiques du matériau lui-même.


Conclusion : la loi d’ohm est une propriété émergente à l’échelle macroscopique !

Cette « analyse », nous a révélé la nature profonde de la loi d’ohm. Loin d’être un postulat arbitraire, la relation macroscopique \(U = R \cdot I\) apparaît comme la conséquence logique et statistique du comportement d’un nombre immense de porteurs de charge. Nous avons vu que la genèse de la loi d’ohm réside dans un équilibre dynamique à l’échelle microscopique. La force motrice du champ électrique, qui tend à accélérer les électrons, est constamment contrecarrée par un effet de freinage résultant des collisions incessantes avec le réseau cristallin. De ce chaos de mouvements individuels émerge un comportement collectif ordonné : une vitesse de dérive moyenne, stable et proportionnelle au champ électrique appliqué. Cette proportionnalité est l’essence de la loi d’ohm locale, \(\vec{j} = \sigma \vec{E}\).

👉 Si, comme moi avant d’écrire cet article, vous pensiez tout savoir de la loi d’Ohm, j’espère qu’à présent vous aurez compris que, derrière une formule en apparence simple, se cachent des réalités bien plus subtiles qu’il n’y paraît. En science comme ailleurs, il ne faut pas toujours se fier aux apparences : la réalité est parfois bien différente de ce que l’on croit… ou de ce que l’on voit. 🙂

Je reconnais que l’IA m’a été d’une grande aide pour la correction, la présentation et la mise en page de cet article. Elle accomplit un travail impressionnant ! À partir d’un paquet de notes dispersées, produire quelque chose d’assez soigné et réorganisé en si peu de temps est fascinant. Chapeau bas aux ingénieurs, et aux mathématiciens qui ont rendu tout cela possible… Il a fallut que je retravaille un peu la présentation des équations mais je suis très satisfait du boulot de l’IA. Du coup je vais l’utiliser bien plus souvent.

A+ les OM et 73 à tous !

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