Mis à jour le : 12/11/2024 à 17:15
Le Radioteletype, communément abrégé en RTTY, est une méthode de communication utilisée principalement par les radioamateurs pour transmettre des données numériques via les ondes radio. Il représente une des formes les plus anciennes de communication numérique (après le Morse)
1. Historique du RTTY
Le RTTY trouve ses racines dans les télégraphes à bande perforée du début du XXe siècle. Initialement utilisé par les militaires et les agences de presse, le RTTY a évolué pour devenir un mode de communication important dans le monde du radioamateurisme.
2. Fonctionnement du RTTY
Modulation FSK
Le RTTY utilise la modulation par déplacement de fréquence (FSK) pour transmettre les données.
Deux fréquences proches sont utilisées :
- Mark : fréquence de base représentant un bit 1.
- Space : fréquence légèrement différente représentant un bit 0.
Plus en détail :
Frequency Shift Keying (FSK) en RTTY et ses paramètres
Un mode de transmission très simple appelé FSK pour Frequency Shift Keying. On entend encore aujourd’hui assez souvent ce type de transmission de données sur les ondes courtes, il est surtout utilisé par les services commerciaux et militaires. Plus précisément, il faudrait appeler cette modulation 2FSK, qui désigne un changement de fréquence du signal d’émission entre deux fréquences. Cette modulation convient parfaitement aux données numériques, puisqu’elle transmet 0 ou 1. Pour des raisons historiques, ces couches de signaux sont également appelées ‘Mark’ et ‘Space’ en RTTY. Dans un récepteur superhétérodyne (donc en position ‘SSB’), ces deux signaux produisent des tonalités qui se distinguent par leurs tonalités. (source WIMO)
Les caractéristiques techniques d’une transmission 2FSK sont déterminées par deux paramètres – l’écart entre les deux tonalités et la vitesse de commutation. En radioamateur, l’écart (en anglais ‘shift’) est fixé à 170 Hz, la vitesse de transmission à 45 bauds (45,45 bd exactement). Ces deux valeurs ont également une origine historique. Dans le service radio commercial, il existait et il existe encore de nombreux autres ‘shifts’ et vitesses de transmission. Ainsi, le service météorologique allemand utilise un shift de 450 Hz et 50 bauds pour ses émissions en ondes courtes.
Il existe deux positions, appelées « Low Tones » et « High Tones ».
La position Low Tones a été choisie de manière à ce que les fréquences se trouvent confortablement dans la bande vocale et donc dans le filtre FI du récepteur SSB. Ainsi, les mêmes appareils que pour la transmission vocale peuvent être utilisés avec les filtres existants. Cependant, certains convertisseurs avaient des problèmes avec les premières harmoniques des low tones, qui se trouvent également encore dans la courbe de passage du filtre. C’est pourquoi un deuxième standard a été créé, les High Tones. Ils se situent à la limite supérieure de la plage BF de la parole, les harmoniques éventuels sont coupés par le filtre FI. Aujourd’hui, ces tonalités n’ont plus vraiment d’importance, car nous pouvons régler le décodeur de l’ordinateur sur n’importe quelle tonalité. On trouve toutefois encore ces tonalités dans les réglages des émetteurs-récepteurs même les plus modernes, car ceux-ci proposent également des filtres BF commandés par DSP et optimisés pour ces fréquences fixes. Pour le décodage, il faut encore convertir les données Baudot de 5 bits en données ASCII (ou UTF-8) de 8 bits, utilisées par les ordinateurs modernes. Autrefois, c’était également un convertisseur qui s’en chargeait, les données étant ensuite émises via une interface sérielle RS-232 classique. La sortie était prise en charge par un ordinateur.
Code Baudot
Le code Baudot, un code de cinq bits, est utilisé pour représenter les caractères alphanumériques. Cela permet de transmettre les messages sous forme de bits.
3. Matériel et logiciel nécessaires
Les radios modernes comme les Icom, Yaesu, et Kenwood ont des modes RTTY intégrés.
Pour transmettre et recevoir du RTTY, voici ce dont tu as besoin :
- Émetteur-récepteur : Un émetteur-récepteur capable de modulation FSK.
- Interface RTTY : Pour connecter l’ordinateur à l’émetteur-récepteur.
- Logiciel de décodage : Des logiciels comme fldigi, MMTTY, ou Ham Radio Deluxe permettent de décoder les signaux RTTY.
4. Procédure générale d’utilisation
Procédure d’émission RTTY : FSK vs. AFSK et leurs effets sur la transmission des données.
Pour générer la 2FSK décrite ci-dessus côté émission, il existe deux méthodes. Soit la fréquence de l’émetteur est directement commutée, l’appareil radio dispose alors d’une entrée de commutation spéciale à cet effet, soit un mode de fonctionnement propre au RTTY est réglé sur l’émetteur-récepteur. En règle générale, cette méthode est appelée FSK. Ou bien on module un signal audio en position LSB/USB. Dans ce cas, deux sons sont générés par une interface ou la carte son de l’ordinateur, qui produit ensuite une modulation correspondante avec deux tonalités. On appelle ce procédé AFSK (Audio Frequency Shift Keying).
Pour le côté récepteur, la manière dont le signal d’émission est généré n’a pas d’importance. Si tout est correctement réglé, le récepteur ne peut pas savoir si le signal est produit par échantillonnage direct de l’oscillateur d’émission (FSK) ou par modulation du signal SSB (AFSK). Cependant, chaque méthode présente certains avantages et inconvénients :
Avantages | Inconvénients | |
---|---|---|
AFSK |
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FSK |
|
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Configuration
- Connecter l’interface entre l’ordinateur et l’émetteur-récepteur.
- Lancer le logiciel de décodage et configurer les paramètres (fréquence, mode FSK).
- Sélectionner la fréquence appropriée sur l’émetteur-récepteur.
Transmission
- Saisir le message dans le logiciel de décodage.
- Envoyer le message via le logiciel, qui modulera les fréquences pour transmettre le signal.
Réception
- Capturer le signal RTTY avec l’émetteur-récepteur.
- Décoder le signal avec le logiciel pour afficher le message reçu.
QSO RTTY : comment établir des contacts en dehors des contests et les plages de bande pour le fonctionnement RTTY.
Aujourd’hui, en dehors des contests, on ne trouve généralement un partenaire QSO rapidement que le week-end ou lorsque les conditions sont bonnes. Malgré tout, il faut essayer, ce n’est qu’en appelant parfois CQ que l’activité sur nos bandes augmente. Le RTTY est utilisé sur toutes les bandes ondes courtes, dont les zones respectives sont dans la région 1 (+- quelques kHz à chaque fois, en se basant sur le plan de bande IARU) :
- 80 m : 3580 – 3590 kHz
- 40 m : 7040 – 7047 kHz
- 30 m : 10130 – 10150 kHz
- 20 m : 14080 – 14089 kHz
- 17 m : 18095 – 18105 kHz
- 15 m : 21080 – 21090 kHz
- 12 m : 24915 – 24925 kHz
- 10 m : 28080 – 28120 kHz et 28150 – 28190 kHz
Je ne sais pas si RTTY est utilisé sur le 11 M ni sur quelles fréquences du mode BLU. Si vous le savez merci de le mettre en commentaire.
5. Avantages et limites
Avantages
- Robustesse : Capable de fonctionner dans des conditions de signal faible.
- Compatibilité : Peut être utilisé avec des équipements simples.
- Facilité d’Utilisation : Les logiciels modernes simplifient énormément l’usage du RTTY.
Limites
- Débit de données : Relativement faible comparé à d’autres modes numériques modernes.
- Sensibilité aux interférences : Peut être affecté par le bruit et d’autres signaux radio.
6. Exemples sonores
Pour entendre à quoi ressemble un signal RTTY, voici une adresse web : Radio Teletype (RTTY) – Signal Identification Wiki
7. Conclusion
RTTY face aux digimodes modernes : Pourquoi le défi est-il apprécié en RTTY ?
On entend souvent la question suivante : « pourquoi une transmission de données aussi obsolète, sans aucune correction d’erreur, est encore utilisée ? » Il est vrai qu’il existe suffisamment d’autres « digimodes » qui offrent une transmission parfaite, sans erreur, et qui nécessitent en outre des puissances d’émission beaucoup plus faibles. Le PSK31 (par exemple) est sans erreur, fonctionne avec le même équipement et le même logiciel. D’autres digimodes sont également extrêmement robustes et ne nécessitent souvent que quelques watts de puissance d’émission. Le progrès technique des ingénieurs et l’inventivité des radioamateurs ont ici produit énormément au cours des dernières années. La différence est que le RTTY défie l’opérateur justement en raison de ses faiblesses. En manipulant habilement les appareils, un opérateur RTTY expérimenté peut sauver un QSO. On reconnaît les erreurs typiques d’écriture, on sait comment les participants au contest se comportent et on peut ainsi marquer plus de points. Le RTTY représente ici un défi à part entière, qui ne peut être relevé qu’avec de l’expérience et un peu d’engagement. Cela contraste fortement avec les modes d’exploitation très modernes, qui sont certes très fiables, mais qui sont aussi devenus un peu plus ennuyeux. On peut peut-être comparer cela à la conduite d’une moto ou d’une voiture.
Pourquoi se geler sur un « deux roues » sous la pluie et le vent quand on peut être confortablement installé dans une voiture bien chaude ?
Parce que c’est possible et parce que des gens aiment les défis. (Source WIMO)
Quelques liens pour approfondir et trouver des ressources :
- Documentations modes digitaux : https://n1mmwp.hamdocs.com/manual-operating/digital-modes/
- Pour le 11 M : https://www.transmission1.net/viewtopic.php?t=20545
- Fabriquer interface RTTY (icom) : http://www.i0cg.com/rtty.htm
Une vidéo pour terminer cet article.
Merci d’avoir lu tout ça !
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