Le bazar du monde : Anthropie et Entropie ?

Mis à jour le : 19/02/2025 à 15:29

Le bazar du monde : Anthropie et Entropie ?

Pour sortir un peu des traditionnels articles de radio sachant qu’en ce moment, avec mes soins dentaires douloureux, je fais moins de radio. Mon esprit vagabonde pas mal à droite et à gauche (effet Doliprane ? 🙂). Bref, j’en ai donc profité pour me demander : pourquoi, en ce moment, est-ce le bazar total dans le monde, et pourquoi ça semble se répandre aussi rapidement ?

En lisant, par hasard, un article de physique sur l’entropie des systèmes, j’ai eu le sentiment qu’il pourrait y avoir un lien avec un autre article sur la cosmologie, qui lui, parlait d’anthropie (deux termes à  ne pas confondre). Alors cet article n’entre pas dans les considérations mathématiques (vous avez Google ou l’IA pour ça). Bien que ce ne soit qu’une réflexion théorique et très spéculative, voire relevant de la science fiction et je ne suis pas assez compétent pour en décider, mais par curiosité, j’ai fouiné un peu.

Et je me suis posé la question suivante : Existe-t-il un lien convergent entre le comportement de nos sociétés et le concept d’entropie ?

Quelle question stupide me direz-vous !  Oui, c’est très probable, mais ce n’est pas grave. Se poser des questions n’est pas une mauvaise chose. Ce qu’il faut savoir d’abord, c’est que le concept d’entropie, en physique, décrit la tendance des systèmes à évoluer vers un état de désordre ou de chaos maximum. Bien que ce soit un principe thermodynamique, il peut avoir des parallèles intéressants dans le comportement des sociétés humaines.

Je crois que l’on peut dire que les sociétés, comme les systèmes physiques, tendent à devenir plus complexes au fil du temps. Cette complexité croissante peut, dans certains cas, mener à un état apparent ou réel de désordre ou d’incertitude.

Cependant, il est important de noter que, contrairement à l’entropie physique qui est irréversible, les sociétés humaines ont la capacité unique de s’adapter et de trouver de nouvelles formes d’ordre à partir du chaos.

Mais voyons d’abord ce qu’est le principe anthropique :

Le principe anthropique stipule que l’univers doit posséder les propriétés nécessaires pour permettre l’existence de la vie consciente. Différemment dit, les conditions que nous observons dans l’univers sont celles qui permettent notre existence en tant qu’observateurs. C’est donc un concept qui repose sur l’idée que l’univers doit être compatible avec l’existence de la conscience observatrice, autrement dit, nous, les humains. Si personne ne regarde et n’a conscience de, alors rien n’existe (WoW) ! Appliquer cette notion aux sociétés humaines ouvre des perspectives fascinantes… et déroutantes ! Ce principe peut être subdivisé en deux versions :

  • Principe anthropique faible : Les lois de la physique et les constantes de la nature sont telles qu’elles permettent l’existence de la vie, sinon nous ne serions pas là pour les observer.
  • Principe anthropique fort : L’univers a été, d’une manière ou d’une autre, « ajusté » pour permettre l’existence de la vie consciente.

Et ensuite le principe entropique :

L’Entropie : issue de la thermodynamique est une fonction d’état. L’entropie est associée au désordre croissant et permet de mesurer le désordre dans un système fermé et isolé. Plus l’entropie du système est élevée, moins ses éléments sont ordonnés, liés entre eux, capables de produire des effets, et plus grande est la part de l’énergie inutilisable pour l’obtention d’un travail, c’est-à-dire libérée de façon incohérente.

Moi ça me fait penser à l’évolution de notre société. Bon, c’est certainement faux. Mais imaginons qu’une société puisse être considérée comme un système fermé et isolé, alors, peut-être, que les lois de la thermodynamique pourraient s’y appliquer avec quelques « adaptations ».

Les lois de l’entropie :

Comme je l’ai dit plus haut, l’entropie est une mesure du désordre ou du chaos dans un système. Plus précisément, l’entropie est liée à la « qualité » de l’énergie. Une augmentation de l’entropie réduit la capacité d’un système à effectuer un travail utile, car l’énergie devient moins ordonnée, exploitable, utilisable…

Pour rappel voici les 4 lois de la thermodynamique :

  • Loi 0 : Cette loi stipule que si deux systèmes sont chacun en équilibre thermique avec un troisième système, alors ils sont en équilibre thermique l’un avec l’autre. Cela forme la base du concept de température et permet de définir une échelle de température.
  • Loi 1 : (Loi de la conservation de l’énergie). Cette loi stipule que l’énergie ne peut ni être créée ni détruite ; elle peut seulement être transformée d’une forme à une autre.
  • Loi 2 : Cette loi de Sadi Carnot introduit le concept d’entropie (S) et stipule que dans tout processus naturel, l’entropie totale d’un système isolé tend à augmenter avec le temps. Cela signifie que les processus naturels tendent vers un état de désordre maximal :
    • Formulation de Clausius : La chaleur ne peut pas passer spontanément d’un corps froid à un corps chaud.
    • Formulation de KelvinPlanck : Il est impossible de convertir toute la chaleur absorbée par un système en travail utile sans pertes (Adieu mouvement perpétuel…).
  • Loi 3 : Cette loi de Nernst qui stipule qu’à mesure que la température d’un système approche du zéro absolu K ou −273,15°C, l’entropie du système approche d’une valeur minimale constante. En d’autres termes, il est impossible d’atteindre le zéro absolu en un nombre fini d’étapes.

Voir aussi Ludwig Boltzmann

Le principe entropique pourrait-t-il s’appliquer (ou non) à nos interactions sociales ?

C’est une question intrigante ! Pour ma part, j’y ai perçu des parallèles (à tort ou à raison), principalement dans la définition littérale du principe entropique (voir plus haut). L’entropie, en thermodynamique, tend toujours vers un équilibre thermique, ce qui serait un méga problème si un lien réel existait, car cela pourrait poétiquement symboliser « la fin de tout » ou « le grand zéro », en passant d’abord par un « gros bazar » pour nous. Il vaudrait donc mieux qu’il n’existe aucun lien…! Cependant, j’ai le sentiment que notre monde évolue lentement mais sûrement vers le « chaos », l’état d’équilibre d’un système fermé soumis aux lois de l’entropie. Bizarre, non ? Hasard, nécessité ? Aucune idée !

Sachant que si ce lien est vérifié, alors , comme dit la pub, on est mal, très, très mal !

Examinons rapidement le principe anthropique et la société humaine :

L’évolution humaine : Le principe anthropique peut être interprété comme une reconnaissance que les conditions spécifiques de l’univers ont permis l’émergence et l’évolution de la vie humaine sur Terre. Dans un contexte social, cela met en lumière l’importance de la diversité biologique et culturelle qui a contribué à l’adaptation et à la survie de l’humanité. La richesse des civilisations repose sur cette capacité d’évolution continue.

La technologie et le développement : L’intelligence humaine, capable d’observer et d’analyser l’univers, a mené au développement de la science et de la technologie. Ce progrès peut être vu comme une extension du principe anthropique, où la nécessité d’expliquer le monde nous pousse à innover. La construction de sociétés complexes, l’exploration spatiale et la révolution numérique sont autant de manifestations de cette dynamique.

Les ressources et la durabilité : La survie de l’humanité dépend étroitement de la gestion des ressources et de l’environnement. Si l’on applique le principe anthropique à la société, il en découle que notre mode de vie doit être en adéquation avec les conditions nécessaires à notre existence. L’épuisement des ressources naturelles et les crises environnementales actuelles nous obligent à réfléchir sur la durabilité et la responsabilité écologique.

Et l’entropie sociale :

La complexité des systèmes sociaux : L’entropie est un concept clé en thermodynamique, représentant le degré de désordre dans un système. Appliqué aux sociétés humaines, il illustre comment les interactions et les structures sociales deviennent de plus en plus complexes. L’expansion de la mondialisation, la multiplication des réseaux sociaux et l’interconnexion des économies sont des exemples de cette dynamique d’entropie sociale.

Les changements et les transitions sociales :  nouvel équilibre ou destruction : Comme en thermodynamique, les systèmes sociaux tendent vers un état de désordre croissant. Et ce n’est pas bon du tout. Cela peut expliquer les crises politiques, les révolutions et les transformations majeures dans l’histoire des civilisations. Lorsqu’un système atteint un certain seuil de déséquilibre, il tend à évoluer vers un nouvel état d’organisation, souvent par le biais de réformes ou de bouleversements sociopolitiques.

Face à l’entropie l’innovation et l’adaptation : transformer le désordre (chaos) en opportunités : Face à l’entropie croissante, les sociétés humaines ont démontré une remarquable capacité d’adaptation et d’innovation. L’histoire témoigne d’évolutions majeures en réponse à des défis critiques, comme la révolution industrielle ou l’ère numérique. Cette capacité à transformer le désordre en opportunités reflète une caractéristique essentielle de l’humanité.

En bref :

Au final, je ne sais pas du tout si l’on peut réellement lier ces concepts d’un point de vue scientifique. Je ne le crois pas, car ils appartiennent à des « univers différents » mais n’étant pas un scientifique, je peux me tromper. Cependant, je pense qu’il est possible d’établir des parallèles intéressants. Il faudrait toutefois l’avis de personnes bien plus compétentes que moi sur ce sujet pour répondre à la question. Si cela était envisageable, relier l’anthropie et l’entropie dans le cadre de la société humaine offrirait une vision globale et intégrée de notre existence. Cela mettrait en évidence la dualité entre la nécessité d’un environnement stable pour le développement humain et la nature changeante, parfois chaotique, des structures sociales. En comprenant mieux ces dynamiques, nous pourrions espérer construire une société plus résiliente et durable, capable de s’adapter aux défis futurs tout en préservant les conditions propices à son existence. Bien sûr, cela n’assurerait pas une stabilité éternelle, nous gagnerions du temps et ce serait un pas important dans la bonne direction.

J’oscille entre une « tendance naturelle à nous détruire » et une « soumission à l’entropie universelle », ce qui aboutit au même résultat ! Ceci dit, dans le  1er cas on peut imaginer des solutions, dans le cas de l’entropie qui est une loi physique universelle, si nous y sommes soumis alors

notre finitude est inscrite dans les lois de l’univers, et nous ne pourrons rien y changer. Je sais que c’est déprimant, mais bon…

Conclusion

Faudrait que j’arrête le Doliprane ! 🙂
Rappelez-vous bien que ce texte même s’il a un « look scientifique » n’est qu’une réflexion, un chemin possible ou pas, une exploration intellectuelle et n’a strictement aucun fondement scientifique !
Donc, merci d’avoir perdu un peu de temps pour le lire jusqu’au bout 😉

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