Bonjour à tous,
Je suis Roland F4JST, installé en région parisienne. Motard depuis toujours, j’ai découvert la radio comme beaucoup d’OM, en commençant par la CB avant de devenir, après beaucoup de travail, radioamateur certifié. Ma passion pour la radio, la mécanique et leurs applications militaires m’a tout naturellement conduit vers les motos de la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter ma dernière restauration : une authentique Harley-Davidson WLA d’époque, équipée de sa radio originale, un BC-1000 (SCR-300) parfaitement opérationnel.
L’Harley
Le moteur a été intégralement restauré par mes soins et tourne aujourd’hui impeccablement. Je ne vais pas entrer dans les détails de cette remise en état, Rogerbeep reste un site dédié à la radio, pas à la mécanique moto 😉 mais j’ai tout remis d’équerre, du moteur jusqu’aux équipements d’époque comme le réchauffeur de moteur à flamme actionné par le petit robinet sous le réservoir.
Quant à la partie radio, c’est évidemment là que j’ai concentré toute mon attention de radioamateur : l’ensemble est désormais parfaitement fonctionnel. Toutes les lampes ont été remplacées, les circuits contrôlés, réalignés et les réglages fins repris pour retrouver la sensibilité et la stabilité d’origine. Un vrai bonheur de voir ce matériel reprendre vie !

Les unités savaient que le BC-1000 était portable et donc facilement adaptable. La moto offrait une grande mobilité, utile pour les liaisons entre sections. Les montages typiques comprenaient une plaque de fixation métallique sur le porte-bagage arrière et une alimentation externe 12 V dérivée de la batterie moto (via un convertisseur/chargeur type PE-237 ou équivalent). L’antenne fouet longue était montée soit directement sur le poste, soit déportée sur un support métallique fixé à l’arrière.
Cette configuration de radio installée sur une moto n’était pas courante. Elle était surtout utilisée par les estafettes radio rapides, les postes avancés mobiles des unités de reconnaissance, les liaisons d’infanterie lors de percées rapides, ou encore pour la coordination entre patrouilles motorisées.
L’ensemble demeurait toutefois instable et même un peu dangereux : le poids conséquent reporté à l’arrière déséquilibrait la moto, les vibrations avaient vite fait d’endommager les tubes, et les câbles ainsi que les connecteurs restaient très exposés. Les pannes étaient donc courantes, mais les opérateurs, bien formés et équipés de pièces de rechange, savaient intervenir rapidement pour remettre le matériel en service.
Une petite vidéo de ma moto et de sa radio
Quelques images d’illustration trouvées sur Internet.
Configuration typique du BC-1000 (reconditionné en France) monté sur moto
Pour refaire un montage fidèle, il faut prévoir (pour restauration ou reconstitution) :
Support arrière
Fixation sur le rack arrière (ex: Harley WLA ou C) avec une plaque acier 3–4 mm pour les étriers du BC-1000.
Alimentation
Convertisseur 12 V → HT/BT (modèle moderne possible mais attention au bruit HF) et câblage blindé HF vers le connecteur POWER du BC-1000.
Antenne
Antenne fouet 3 sections type AN-130 ou AN-131 sur support arrière renforcé.
Accessoires d’époque
H-33/PT (micro/casque), étui latéral en cuir pour accessoires, sacoche batterie BA-80 (facultatif).
Caractéristiques principales (résumé )
Type : émetteur-récepteur portable (backpack), demi-duplex.
Gamme de fréquences : 40,0 – 48,0 MHz (VHF).
Mode / modulation : FM voix (modulation de fréquence), circuit récepteur double super-hétérodyne, squelch et AFC.
Espacement des canaux / sélection : espacement 200 kHz ; affichage canaux 0 (40.000 MHz) → 40 (48.000 MHz).
Puissance RF en sortie : environ 0,3 W (valeur nominale).
Portée typique : ordre de 3 miles ≈ 4–5 km en terrain moyen (très variable selon relief/antenne).
Antennes d’époque :
AN-130-A : fouet 2 sections ≈ 33 in (84 cm).
AN-131-A : fouet 8 sections ≈ 10 ft 8 in (≈ 3,25 m).
Alimentation & consommation
Batteries usuelles : BA-70 (plate + filaments) et option BA-80 (variante plus légère).
Poids total : (avec batterie BA-70) ≈ 38,2 lb (17,34 kg) ; avec BA-80 ≈ 32,23 lb (14,62 kg).
Tensions nominales indiquées (TM / notice) : filaments ≈ 4,5 V ; tensions de plaque récepteur ≈ 90 V ; plaque émetteur ≈ 150 V. L’autonomie était une contrainte majeure.
Consommation pratique : les manuels donnent les schémas ; en opération réelle, l’autonomie dépendait fortement de l’état des batteries.
Architecture électronique & tubes
Nombre/type de lampes (tubes) : composition complexe d’environ 18 tubes selon version (plusieurs types : 3A4, 1T4, 1L4, 1R5, 1A3, 1S5).
Fonctions notables : AFC (automatic frequency control), squelch réglable, possibilité de relais radio (radio-relay) avec câble entre deux SCR-300.
Matériel & accessoires fréquents
Accessoires : casque/handset TS-15/HS-30, housse CS-128, sangles/harness (ST-54, ST-55), pad M-391. Le manuel TM montre les assemblages et l’habillage pour port sur dos ou installation mobile.
Voilà, je pense qu’on a fait le tour… mais rassurez-vous, il reste encore quelques belles surprises à découvrir, cette fois du côté allemand ! Mais ça, ce sera pour une prochaine histoire.
73 à tous, heureux d’avoir partagé un morceau de ma passion avec vous.
Roland – F4JST.







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