Le week-end de Pâques 2022, une éruption solaire de classe X s’est fait remarquer en provoquant un “blackout radio” à plusieurs endroits du globe. Très sommairement, les éruptions solaires ne sont ni plus ni moins qu’une grosse émission de lumière particulièrement intense. Mais elles peuvent aussi être associées à ce qu’on appelle des éjections de masse coronale. Lors de ces événements, du matériel constitué de particules chargées est catapulté à grande vitesse dans une direction précise.
“Des aviateurs, marins et opérateurs radio ont constaté des effets de propagation inhabituels à des fréquences inférieures à 30 MHz” en Amérique, rapporte le site spécialisé SpaceWeather.com mercredi 30 mars, quelques heures après l’événement en question. Et à Pâques, SpaceConnect a également rapporté des événements similaires en Asie du Sud-Est et en Australie.
Les éruptions solaires sont classées à l’aide d’une nomenclature un peu particulière. Elle commence par une lettre (A, B, C, M ou X) qui désigne la catégorie de puissance. A désigne les plus petites; à l’opposé, X désigne les éruptions les plus violentes. La définition officielle explique qu’elles ont le potentiel pour “déclencher des blackouts radio à l’échelle de la planète et des tempêtes de radiations prolongées“.
Cette lettre est assortie d’un chiffre qui désigne la taille de l’éruption ans cette catégorie. Plus le chiffre augmente, plus elle est violente. A noter qu’il s’agit d’une échelle logarithmique, comme l’échelle de Richter qui classe les séismes.
Ici, il s’agissait respectivement d’éruptions de classe X1.3, puis X1.1. Nous avons donc eu affaire à deux événements certes très puissants, mais à l’amplitude relativement modérée.
Un risque bien réel pour l’infrastructure et les équipements
C’est une perspective assez terrifiante pour bien des raisons. La première, c’est que l’électricité est devenue non seulement omniprésente, mais aussi indispensable à la civilisation telle qu’on la connaît. Si le réseau et en particulier certains satellites ou systèmes informatiques critiques était endommagé à grande échelle, il pourrait en résulter un chaos encore jamais vu dans notre société moderne.
Et aujourd’hui, cette épée de Damoclès reste toujours suspendue au-dessus de notre planète. Par conséquent, de nombreux programmes actuels travaillent déjà à développer des contre-mesures.
Plusieurs approches sont explorées pour protéger nos infrastructures d’un événement de ce type, mais pour le moment, l’humanité semble relativement mal préparée à répondre à un incident de ce type. Sans paniquer outre mesure, il va donc falloir espérer que notre étoile ne fasse pas trop de caprices à l’approche du prochain pic d’activité solaire, prévu entre 2023 et 2026.